Maudit « Pattes jaunes » !

Le « pattes jaunes » en question est Vespa Velutina Nigrithorax, le désormais célèbre frelon asiatique. Le bout de ses pattes jaune est un de ses signes distinctifs, avec son allure foncée et son arrière-train jaune-orangé. Les personnes que je rencontre et qui s’intéressent aux abeilles me posent facilement des questions à son sujet. Quand j’ai commencé l’apiculture on me demandait souvent « Et… tu ne te fais pas piquer ? « . Après quelques années la question récurrente était celle des pesticides. Depuis 2 ou 3 ans, c’est le sujet des frelons asiatiques.

Cet insecte semble avoir débarqué en France, près de Bordeaux en 2004 où il aurait été importé accidentellement dans une cargaison de poteries venues de Chine. Depuis il étend son territoire à travers l’Europe d’environ 80 kms par an et c’est en 2016 que les premières observations ont été faites en Belgique.

Le problème de ce frelon, pour les apiculteurs, est qu’il raffole des abeilles comme collation pour sa progéniture. Personnellement je trouve que c’est plutôt un bel insecte et il ne me dérangerait pas plus que ça si il variait beaucoup plus son alimentation.

Son habileté au vol est, je trouve, très impressionnante ! Il est capable de vol stationnaire autant que de fulgurantes accélérations en toute direction.

Depuis 3 ans, j’en vois près de mes ruches. Chaque année un peu plus. Sa méthode de chasse devant les ruches est typique et assez unique. J’ai l’impression d’assister au siège d’une cité ou d’un château médiéval. Les frelons se relaient, prennent position en vol stationnaire près de l’entrée de la ruche. Ils attrapent une abeille, s’envolent et vont la découper sur une branche, un peu plus loin, pour ne ramener que le thorax (les steaks !) aux larves de leur nid.

Un frelon asiatique devant ma ruche qui n’aime pas être filmé ! 🙂

Le soucis est que cela stresse énormément les abeilles. Elles sont en panique et finissent par ne plus oser sortir pour butiner. La colonie, autant par manque de provisions que par le prélèvement des frelons, fini par fortement s’affaiblir, jusqu’à disparaitre.

Les premières années de son expansion, on pensait encore arriver à le contenir et l’éradiquer. A présent, comme de plus en plus d’apiculteurs, j’ai l’impression qu’il s’est très bien adapté à son nouvel environnement et qu’il n’est pas près de partir. Tant que les abeilles ne sauront se défendre seules, Il faudra donc probablement que les apiculteurs s’adaptent, eux aussi.

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